Le marché immobilier canadien est en pleine transformation. Entre la hausse des taux d’intérêt, les craintes d’une récession et l’inflation qui persiste, les comportements des acheteurs évoluent. Résultat : les projets immobiliers doivent aujourd’hui être mûrement réfléchis et rigoureusement planifiés.
Dans ce contexte, il devient essentiel de bien s’informer pour comprendre les dynamiques actuelles et prendre des décisions éclairées.
Voici un aperçu de l’état du marché résidentiel canadien, des tendances observées chez les acheteurs, et des leviers à considérer pour planifier un projet immobilier.
Une tendance à l’attente
Selon le plus récent Indice de progrès financier BMO (mai 2025), 75 % des Canadiens redoutent une récession, comparativement à 60 % le mois précédent¹. Cette inquiétude contribue à une hausse de l’attentisme chez les acheteurs potentiels.
L’étude révèle que :
67 % des Canadiens qui envisagent d’acheter une propriété attendent une baisse des taux avant de passer à l’action ;
38 % espèrent des taux hypothécaires inférieurs à 3 %, un niveau bien en dessous de ce que proposent actuellement les institutions financières ;
Seuls 14 % des acheteurs interrogés prévoient concrétiser leur projet en 2025, tandis que 24 % le repoussent à 2026 ou au-delà¹.
Ce ralentissement du marché ne signifie pas un désintérêt pour l’achat immobilier, mais plutôt une prudence accrue face à un environnement perçu comme incertain. La planification devient donc plus importante que jamais.
L’accessibilité à la propriété mise à l’épreuve
L’accessibilité demeure l’un des principaux enjeux du moment. Un Canadien sur deux, estime que l’accès à la propriété s’est détérioré au cours des 12 derniers mois¹. Chez les jeunes adultes, ce sentiment est encore plus marqué : 66 % des milléniaux interrogés croient avoir manqué leur chance d’acheter lorsque les taux étaient plus bas.
Plusieurs facteurs expliquent cette perception :
La montée rapide des taux d’intérêt, qui a réduit la capacité d’emprunt ;
Le resserrement des critères de qualification des prêteurs ;
La hausse continue des prix des propriétés, particulièrement dans les grands centres urbains.
Face à ces réalités, de nombreux acheteurs revoient leur approche. Certains choisissent de reporter leur projet, tandis que d’autres envisagent des options, comme l’achat en copropriété avec des proches ou le recours au soutien financier parental. D’ailleurs, selon la même étude, 4 propriétaires sur 10 n’auraient pas pu acheter sans l’aide de leur famille¹.
Un marché en transition
Les données actuelles suggèrent un ralentissement, voire une stabilisation, du marché résidentiel, ainsi qu’un rééquilibrage entre l’offre et la demande.
Certains indicateurs vont en ce sens :
Le nombre de propriétés à vendre augmente dans plusieurs régions, rétablissant progressivement un meilleur équilibre entre acheteurs et vendeurs ;
Le retrait de certains investisseurs réduit la pression sur certains segments du marché ;
Les délais de vente s’allongent, laissant plus de temps aux acheteurs pour réfléchir et négocier ;
Une planification repensée
Pour plusieurs, cette période représente une occasion de renforcer leur dossier de crédit, de stabiliser leur situation financière ou d’approfondir leur compréhension des options de financement disponibles.
Ce qu’il faut retenir
Même dans un marché plus complexe, l’achat immobilier demeure possible. Il demande toutefois :
Une définition précise de sa capacité financière, incluant l’impact des taux sur les mensualités et le budget global ;
Une évaluation des options de financement disponibles : taux fixe ou variable, amortissement prolongé, etc. ;
Une attention particulière aux conditions hypothécaires, comme les pénalités de remboursement anticipé ou les modalités de renouvellement ;
Une ouverture à différents types de propriétés ou à des localisations offrant un meilleur rapport qualité-prix.
Conclusion : un marché qui exige davantage de réflexion
Le contexte économique actuel amène naturellement les acheteurs à prendre plus de temps avant de s’engager. Cela dit, chaque cycle économique apporte son lot d’opportunités, pourvu d’être bien informé, préparé et bien entouré.
Les projets immobiliers ne sont pas impossibles : ils évoluent et doivent simplement être mieux planifiés, par exemple en faisant appel à des experts du domaine.
Sources :
Indice de progrès financier BMO, mai 2025. Banque de Montréal.
Statistiques sur les retards de paiement hypothécaires, février 2025. Association des banquiers canadiens (ABC).




