Bien que la pandémie ait généré des répercussions importantes en termes de santé mentale et de maladies chroniques chez les travailleurs, ces troubles demeurent encore aujourd’hui les principales causes des demandes de règlements d’assurance invalidité. Ces troubles surviennent lorsque nous n’avons plus les capacités à faire face aux difficultés découlant d’un évènement ou à un changement stressant dans la vie, ce qui vient impacter la capacité à accomplir les tâches reliées à son emploi. Les éléments déclencheurs sont généralement reliés à des problèmes relationnels, à l’emploi, à la perte d’un être proche ou de changements de vie majeurs.
Une vue d’ensemble sur la situation
La santé mentale est la catégorie de diagnostic la plus courante et représente près de 40 % des demandes de règlement en 2024. Cette catégorie demeure par ailleurs en augmentation par rapport aux autres types de conditions, dont les maladies physiques et chroniques. Cette hausse de règlements, qui a pratiquement triplé depuis 2019, pourrait s’expliquer par le changement de comportement de la société ainsi que les conséquences de la pandémie qui a laissé bien des séquelles. Le système de santé publique a également de la difficulté à satisfaire les besoins grandissants des patients en termes de santé mentale due à la pénurie de main-d’œuvre et nécessitant des services spécialisés et adaptés par des professionnels, la demande étant très forte. Cette réalité oblige donc les individus à se retourner vers le secteur privé et à débourser leurs propres économies pour être en mesure de consulter rapidement et obtenir les soins requis, le système public ne pouvant pas offrir un tel service. Il faut cependant préciser que la répartition des demandes de règlements liées aux troubles de l’adaptation et à l’anxiété représente une part croissante du nombre total contrairement aux demandes qui sont reliées à la dépression, qui est en diminution, au cours des dernières années.
Les maladies physiques et chroniques, comme le cancer, le diabète et les troubles circulatoires, sont aussi concernées et en hausse, notamment en raison des tests de dépistage et des traitements retardés pendant la pandémie, de même que de la difficulté des gens à adopter un mode de vie sain.
Des études tendent également à démontrer que les demandes de règlement d’invalidité touchent une population de plus en plus jeune. Il faudra donc s’attendre à ce que les demandes de règlement continuent d’augmenter dans les prochaines années.
Quelques données démographiques ayant une incidence sur les tendances en matière de demande de règlements d’invalidité de longue durée.
Selon une étude, nous constatons que les demandes de règlement liées à des troubles de santé mentale représentent environ 45 % chez les femmes et 33 % chez les hommes. En effet, la pandémie a eu un impact plus important sur la santé mentale des femmes alors que ces dernières sont davantage présentes dans le secteur des services de première ligne et assument une plus grande partie de la charge des soins. Du côté des hommes, les demandes ont stagné au début de la pandémie, mais ont commencé à augmenter en 2021, hausse qui s’est accentuée de façon notable récemment. Bien que les femmes présentent davantage de demandes de règlement d’invalidité liées aux troubles mentaux que les hommes, la répartition des demandes est similaire entre les troubles de l’adaptation, troubles dépressifs, et trouble anxieux.
Les demandes de règlement en santé mentale dominent chez les jeunes et représentent plus de la moitié des demandes de règlement chez les personnes âgées de moins de 40 ans, tandis que les troubles d’ordre physique, comme les troubles musculosquelettiques, touchent plus les individus âgés de 50 et plus.
Tous les secteurs d’activités sont touchés à l’exception du secteur minier qui semble épargné selon les études. Cependant, les secteurs des finances, de l’assurance, de l’immobilier et des services sont ceux ayant la plus forte proportion de demandes liées aux troubles mentaux. Ces types de professions sont principalement axés sur les connaissances et tendent à exposer les gens à des stress psychologiques plutôt qu’à des exigences physiques. Les troubles musculosquelettiques touchent davantage les métiers à caractère physique, notamment les secteurs de la fabrication et miniers.
Les solutions pour améliorer les résultats en matière d’invalidité au travail
L’invalidité demeure un défi important pour toutes les organisations, notamment en termes de gestion, mais aussi au niveau des coûts. Afin de bien pouvoir supporter les entreprises dans le contexte actuel, des programmes diversifiés, comme par exemple, la santé bien-être au travail ou des programmes d’aide aux employés (PAE) pourrait être intégrés dans les régimes d’assurance collective avec nos différents partenaires. En effet, l’implantation de ressources en santé mentale pourrait être assurée de manière préventive avec des professionnels déjà en place et disponibles en tout temps. Les employés bénéficieront d’une prise en charge adaptée sans se soucier des divers frais, ce qui amènera un sentiment de réconfort et de sécurité pour les employés. Ces solutions permettraient aux entreprises de favoriser la santé future de leurs travailleurs tout en permettant de mieux contrôler les coûts directs et indirects reliés aux invalidités.
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Sources :
Sun Life, Rapport objectif santé de la Sun Life, 2025.




